L’OMVS : un potentiel énergétique pour booster le développement de ses Etats membres

L’OMVS : un potentiel énergétique pour booster le développement de ses Etats membres
Depuis le démarrage du premier groupe de la centrale hydroélectrique de Manantali au mois d’octobre 2001, l’OMVS a délivré aux sociétés d’électricité des trois Etats membres  une énergie propre et bon marché à hauteur de 53% pour le Mali, 33% pour le Sénégal et 15% pour la Mauritanie, grâce à deux lignes à haute tension (Système Est et Système Ouest) interconnectées d’environ 1500 km. L’énergie de Manantali a servi à alimenter d’abord les capitales Bamako, Dakar et Nouakchott et les autres villes secondaires comme Kayes, Matam, Podor, Dagana, Rosso, Boghé, Kaédi, etc., mais depuis 2004 des efforts importants sont déployés par les autorités de l’OMVS pour massifier l’électrification rurale de plusieurs localités du bassin du fleuve Sénégal. La part de l’énergie d’origine hydroélectrique fournie par la centrale de Manantali représente en moyenne entre 30 et 50% de la production totale de l’énergie au niveau des trois Etats du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal. A partir de 2013, la centrale hydroélectrique de Félou a boosté la capacité de production de l’OMVS avec un productible moyen annuel de 335 GWh. La clé de répartition de cette énergie est la suivante : Mali 45% ; Mauritanie 30% ; Sénégal 25%. Un autre barrage hydroélectrique est en cours de construction et sera finalisé dans les tout prochains mois. Il s’agit du barrage de Gouina avec une capacité de production de 140 MW. Les autres projets d’ouvrages hydroélectriques de l’OMVS Il s’agit des projets de barrage de Koukoutamba (en Guinée) et Gourbassi (sur la Falémé) avec des puissances installées de près de 300 MW pour Koukoutamba et 18 MW pour Gourbassi. A l’achèvement de ces projets de barrages, le système Energie de l’OMVS devrait atteindre une puissance installée d’environ 2000 MW. Ce qui permettrait de couvrir largement les besoins en énergie de ses États-membres et de s’ouvrir au marché sous-régional de l’énergie. L’aménagement de Koukoutamba comprendra le barrage, deux lignes HT de transport de 225 KV et une route d’accès de 150 kilomètres. Des pas décisifs ont été franchis ces dernières années avec la signature d’un contrat commercial entre l’OMVS et l’entreprise chinoise Sinohydro le 26 février 2019, la réalisation des études d’impact environnemental et social ainsi que le plan d’action et réinstallation (PAR).  La mobilisation du financement du projet est en bonne voie ; en mai 2021 les Etats membres de l’OMVS ont déposé leurs requêtes de financement auprès du partenaire chinois, pour 85% du montant contractuel. Pour ce qui est de Gourbassi, c’est un barrage stratégique pour l’OMVS qui permettra d’installer une puissance de 18 MW ; mais qui participera surtout à une meilleure régularisation des débits du fleuve Sénégal, au profit des activités liées à l’agriculture, la navigation, la fourniture d’eau potable, la pêche et la préservation des écosystèmes du bassin. Après plusieurs années de négociation, le contrat commercial pour la construction du barrage de Gourbassi a été signé le 26 juin 2020 avec la société chinoise CMEC. L’OMVS se positionne sur le futur marche sous-régional de l’énergie A l’instar de la cogestion des ressources communes du fleuve, il a été décidé, en 2015, la mise en place d’un marché commun de l’énergie, l’un des premiers en Afrique. Le futur réseau, actuellement en construction, passera de 1 700 à 4 000 km à l’horizon 2025 et palliera à l’important déficit actuel en termes d’accès à l’électricité. A ce jour, seulement 54% des ménages du bassin (les populations des villes ? riveraines du fleuve) sont raccordés au réseau et ce taux descend à 13% dans les zones rurales qui sont les plus précaires. Ce marché commun de l’énergie vise à assurer des échanges d’énergie entre le nord et le sud du continent africain. A cette fin, il sera interconnecté avec celui du West African Power Pool ou Système d’Échanges d’Énergie Électrique Ouest Africain (EEEOA). Il s’agit d’une institution créée par la CEDEAO pour promouvoir et développer des infrastructures de production et de transport d’énergie électrique ainsi qu’assurer la coordination des échanges d’énergie électrique entre les États membres. Elle a pour objectif d’intégrer les réseaux électriques nationaux dans un marché régional unifié de l’électricité en vue d’assurer, à moyen et longs termes, un approvisionnement en énergie électrique régulier, fiable et à un coût compétitif pour les populations. Le câble de carde des lignes électriques, une aubaine pour les sociétés de télécommunications Le câble de garde des lignes électriques, réalisé en fibre optique, constitue également une opportunité d’investissement pour le secteur des télécommunications. Il a permis l’interconnexion des réseaux de télécommunication du Mali, de la Mauritanie et du Sénégal, et autorise le transit de 33 000 communications téléphoniques simultanées, ou de 48 canaux de télévision. Interconnecté au câble sous-marin transatlantique, le réseau de l’Exat constitue aujourd’hui un point nodal entre, d’une part, l’Afrique de l’Ouest et, d’autre part, l’Afrique du Sud, de l’Est et du Nord.
Articles Similaires
Laisser une réponse

Votre adresse email ne sera pas publiée.Les champs requis sont indiqués *