Dans le cadre de la mission de suivi du projet de construction du barrage hydroélectrique de Koukoutamba, une délégation s’est rendue dans la région administrative de Mamou, une zone directement concernée par la ligne d’interconnexion ainsi que par le futur réservoir du barrage.
La mission a été reçue par Monsieur Mamady MAGASSOUBA, Secrétaire Général de la Région, entouré de son équipe, notamment le Directeur des micro-réalisations et le Directeur préfectoral de l’environnement. À noter que ces derniers, à l’exception du Directeur des micro-réalisations, sont membres du Comité de bassin de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
Lors de la rencontre, Monsieur le Secrétaire Général a exprimé sa reconnaissance envers l’OMVS pour les nombreuses initiatives menées dans sa juridiction. Toutefois, en ce qui concerne spécifiquement le projet de Koukoutamba, il a souligné que les actions concrètes sur le terrain demeurent peu visibles. Il a donc exhorté l’organisation à renforcer ses efforts pour une meilleure prise en compte des réalités locales.
Malgré les difficultés d’accès à Teguéréya — localité située à environ 165 km du centre-ville de Mamou, et dont l’accès nécessite le franchissement d’un bac en mauvais état au moment du passage de la mission —, la délégation a pu rencontrer le Président de la délégation spéciale de cette sous-préfecture. Il est important de noter que cette population sera fortement impactée par la mise en eau du réservoir, avec environ 90 % des habitants devant être réinstallés dans le cadre du projet.
Le Président de la délégation spéciale a informé la mission de l’existence de nouvelles concessions bâties dans l’emprise du réservoir. Il a ainsi insisté sur la nécessité de prendre en compte ces nouvelles installations, ainsi que les naissances récentes, dans l’actualisation du Plan d’Action de Réinstallation (PAR). Il a également fait remarquer que, sur le terrain, seules les activités de l’ONG WCF (Wild Chimpanzee Foundation), œuvrant pour la protection des chimpanzés, sont visibles. Celles de l’OMVS, en revanche, restent très peu perceptibles, ce qui est regrettable selon les propos recueillis.
Par ailleurs, à la suite du passage de l’équipe de GUIDES SAP dans le cadre des études relatives au PAR, les populations concernées ont exprimé leur pleine adhésion au projet. Bien qu’elles soient appelées à être réinstallées, elles ont manifesté leur volonté d’accompagner l’initiative. Fait notable : elles ont même proposé de manière volontaire les localités où elles souhaiteraient être relogées.
Il a été unanimement souligné que l’OMVS doit accroître sa présence et son implication concrète dans la mise en œuvre du projet Koukoutamba, en particulier pour assurer une meilleure communication et une prise en compte effective des attentes des communautés.
Quant au Directeur préfectoral de l’environnement, il a affirmé qu’une cohabitation harmonieuse entre le projet hydroélectrique de Koukoutamba et la préservation de l’écosystème est tout à fait envisageable. Enfin, le représentant de l’AGEE (Agence Guinéenne d’Évaluation Environnementale) a prodigué de sages conseils à son homologue pour que ce projet ambitieux se réalise dans l’intérêt général et le respect de l’environnement.